C’est dans le flux permanent d’internet que Julie Kern Donck puise la matière de son oeuvre. Elle déplace et dérange pour remettre en question le sens et l’apparence d’images qu’elle y glane. Son travail est le fruit d’un processus de mutation par diverse manipulation numérique qui déconstruit peu à peu les caractéristiques du document d’origine jusqu’à l’épuisement. La lecture de ces images finalement si accessibles par le vecteur des ordinateurs finit par nous résister et nous interroger.
Le visage d’une jeune fille allongée sur un lit dans une chambre semble familier. L’image pourrait être la capture d’une séquence d’un classique du cinéma autant que provenir de la page Facebook d’une adolescente. L’image se perd dans les traits vaporeux de la sérigraphie que la couleur sature et se déploie sur une trame diluée en texture refabriquée. L’action est comme en suspens. Cette sérigraphie contribue à l’élaboration d’un espace fictif où libre cours est laissé à l’imagination du spectateur qui au contact des quelques informations qu’il possède prolonge l'expérience de sa relation personnelle à l'oeuvre. La pratique de cette artiste bruxelloise observe les tensions inhérentes au désordre de l’iconographie contemporaine et explore la question de la reproduction.